Et s'ils résistent? (2/2)
15 Juin 2018
Article written by Valérie Spaey
15 Juin 2018
Article written by Valérie Spaey
Il est tout à fait naturel de résister. Ce n’est rien d’autre qu’une conséquence des déséquilibres provoqués par le changement. En un sens, la résistance fait partie du jeu. Elle devient toutefois véritablement problématique lorsqu’elle se cristallise et que les individus campent sur leurs positions.
La première partie de cette série s’est penchée sur la gestion collective des résistances comme moyen d’atténuer leurs effets au niveau individuel. Les outils présentés ici facilitent le diagnostic des résistances individuelles et offrent des moyens efficaces pour gérer ces comportements. Attention, les meilleurs sont aussi les plus contre-intuitifs !
4 réactions fréquentes.
« Suis-je capable de changer ? », « Est-ce que je le souhaite vraiment ? », « Qu’est-ce que le changement implique pour moi ? »…. Voilà quelques questions qui ne manquent pas de surgir dans une situation de changement. L’essai de typologie des résistances proposé par Claude de Scoraille [1] s’articule autour de deux grands axes : capacité et volonté. Loin de constituer un phénomène monolithique, la résistance peut prendre des formes multiples, être collective ou individuelle, active ou passive, et générer des réactions telles que celles répertoriées ci-dessous (Tableau: Claude de Scoraille). Il est donc essentiel d’adapter les plans de gestion en conséquence ;
Anticiper les résistances reste la meilleure façon de les gérer. Lancer le processus de changement et « croiser le doigts » pour la suite n’est pas une option.
Prévenir les résistances: une évaluation à 360°.
Un bilan prévisionnel d’impact constitue la base de tout effort préventif en matière de gestion des résistances. Il s’agit ici de décrire/définir le changement en termes très concrets. Notre partenaire PROSCI a répertorié 10 domaines susceptibles d’être impactés par le changement.
Plus l’intensité et l’impact du changement sont élevés – comme illustré ci-dessous par le nombre de domaines affectés par le changement – plus la résistance risque d’être importante. Il est donc logique de prendre le temps nécessaire pour « tracer les contours » du changement avec chaque employé.
Etant donné que la résistance est un phénomène lié à la perception individuelle des enjeux, cette première vue d’ensemble doit être complétée par des dimensions plus subjectives. Il est important de mesurer la propension naturelle d’un individu au changement (profil) ainsi que le nombre de changements en cours à un temps donné (saturation). Une autre question à se poser en tant que manager est de savoir si la personne est déjà saturée par ses propres tâches quotidiennes, auxquelles viennent s’ajouter celle de gérer le changement. Comprendre et reconnaître les défis personnels qu’elle soulève (« What’s in it for me ») est nécessaire pour garantir un engagement profond et indéfectible. Si le changement est bien un processus, et pas un évènement, on comprend alors qu’il est essentiel d’identifier les points de friction. La méthode ADKAR fournit un cadre solide pour définir les étapes personnelles à franchir. Chacune des cinq étapes fait progresser les individus sur le chemin du changement, mais il est parfois nécessaire de les aider à dépasser les blocages pratiques et émotionnels. Le problème peut être lié à une sensibilisation insuffisante (Awareness) ou à une absence de désir de changement (Desire), à un déficit en termes de connaissances (Knowledge) ou à toute forme d’incapacité une fois que l’on doit appliquer ou vivre le changement dans la réalité (Ability). Notez qu’il peut se poser de nouveau par la suite si rien n’est fait pour renforcer le changement (Reinforcement), les anciennes habitudes étant souvent tenaces.
Gérer la résistance: écouter non pas pour répondre, mais pour comprendre.
Il y a trois règles à respecter lorsqu’il s’agit de gérer des résistances. Ecouter est une exigence incontournable mais truffée de pièges. Il faut à tout prix résister à la tentation de répondre. Limitez-vous à reformuler ou confirmer ce qui vient d’être dit. Il s’agit tout simplement que la personne se sente entendue sans jugement, comparaison, projection psychologique, avis ou incitation vigoureuse à l’action. La seconde règle à suivre est de poser des questions ouvertes de nature à renforcer la compréhension. Enfin, n’hésitez jamais à reprendre contact avec la personne par la suite pour donner un feedback si la situation s’est améliorée !
La typologie examinée plus haut permet d’affiner le processus en fonction des causes sous-jacentes à la résistance :
La première chose à faire pour gérer les résistances… est de ne faire qu’écouter. N’essayez pas de « régler les choses », même si la solution vous semble évidente. Prenez le temps d’identifier le type de résistance auquel vous êtes confronté et adaptez la stratégie en conséquence. Pourquoi ne pas tester ces méthodes dans votre sphère privée ? Elles feront des merveilles !
[1] Source: Claude de Scorraille, la résistance au changement [online] https://www.youtube.com/watch?v=93IR2sRyYGs
Dans des situations de changements les résistances sont normales et la meilleure manière de les anticiper c’est d’aller les chercher.
Rédigé par
Valérie Spaey
Les méthodes les plus inefficaces pour gérer les résistances.
La résistance est inhérente au changement et si rien n’est fait, l’effet domino est tout simplement dévastateur. Autant tirer dès maintenant les leçons de ce type de scénario.
Rédigé par
Vincent Piedboeuf
Si vous avez déjà assumé la responsabilité de mettre en place une batterie de changements, cette situation ne vous est pas étrangère.
Rédigé par
Vincent Halluent