Vous cherchez à passer en mode Agile, étendre l’approche à l’échelle de l’entreprise ? Nous vous aidons à gérer le changement organisationnel. Notre billet précédent a analysé les 5 traits que les organisations les plus agiles ont en commun. Et pour mieux comprendre ce qui fait et défait l’agilité organisationnelle, nous analysons maintenant les meilleures pratiques en matière de Change Management. Facteurs contributifs, obstacles, leçons tirées d’expériences passées … voici tout ce que vous devez savoir avant de vous lancer dans l’aventure.
“Comment ont-ils réussi ?” : 4 facteurs de succès
Les enquêtes internationales menées par PROSCI[1] au cours des dernières années mettent en évidence quatre facteurs de réussite, étroitement liés à la capacité des organisations à gérer le changement de manière structurée et cohérente :
# 1. Assurer un sponsorship solide de la part des dirigeants. C’est le facteur de réussite numéro un, indépendamment de la nature et de l'ampleur du changement. Pour que le changement ait un impact fort et durable, les entreprises championnes du changement comptent sur des dirigeants actifs et visibles qui prêchent par l’exemple. Les sponsors sensibilisent à l’approche et incarnent les valeurs fondamentales de la méthode Agile.
# 2. Communiquer efficacement. Un "pourquoi" fort et formulé de façon limpide permet non seulement d’amorcer le changement, mais aussi de tenir le cap lorsque les choses se compliquent. Les plus grands succès se construisent sur un message convaincant et unificateur.
# 3. Former les personnes concernées à Agile. Si cela semble relever de l’évidence, attention toutefois au piège dans lequel il est facile de tomber : la formation et le coaching viennent après la nécessité de sensibiliser au changement et d’éveiller une véritable volonté d’agir. Commencez par le pourquoi, passez au comment. Et non l'inverse.
# 4. Faire appel à des experts Agile... sur lesquels les collaborateurs peuvent s'appuyer. Les experts sont là pour aider à orienter l’initiative, et pour conseiller et former les personnes concernées.
“Et en quoi les autres ont-ils échoué” : 4 obstacles et pièges récurrents
Vous l’avez compris, tout changement qui n'est pas fortement soutenu et appuyé par des sponsors actifs est voué à l'échec. Ceci a été démontré à de nombreuses reprises. Mais au-delà des questions liées au sponsorship - la règle d'or du changement, il existe 4 obstacles et pièges majeurs qui expliquent de nombreux revers et échecs retentissants :
# 1. Ne pas gérer les résistances dès le départ. La gestion des résistances est un volet important de la gestion du changement. Et cet effort de gestion doit être conduit en trois temps : de manière préventive en expliquant la valeur d'Agile, de manière proactive en abordant les doutes et les préoccupations, et de manière réactive lorsque la résistance commence à entraver le progrès.
# 2. Maintenir les approches traditionnelles en cascade. Les problèmes surviennent lorsque Agile n'est pas encore devenu la norme. Ses principes et pratiques doivent être appliqués à chaque initiative. Une mise en œuvre partielle ou fragmentée finit par consolider le statu quo et les modes de travail traditionnels[2].
# 3. La peur de l'échec. Rien ne va plus à l'encontre de l'état d'esprit Agile et de tout ce que l'approche représente. Mais comme Edwards Deming l’exprime bien, "la transformation n'est pas automatique. Elle doit être apprise, elle doit être conduite"[3]. Ce qui nous amène au dernier obstacle de taille.
# 4. Ne pas traiter le changement comme une transformation de nature culturelle. Un changement culturel exige du temps et des compétences ciblées en matière de Change Management. Il est essentiel de définir la culture, de la comprendre et de la mesurer pour faire évoluer efficacement les mentalités et les comportements. C’est sans doute pour cela que les transformations agiles ne sont jamais aussi agiles que leur nom le suggère.
Contributeurs |
Obstacles |
Sponsorship Actif et Visible |
Absence de Gestion des Résistances |
Communication Effective |
Utilisation Continue des Méthodes en Cascade |
Formation Agile |
Peur du Changement |
Experts Agile |
Caractère Culturel du Changement ? |
4 leçons tirées des succès et des échecs
Interrogés sur ce qu'ils feraient différemment avec le recul, les répondants aux enquêtes menées par PROSCI ont souligné plusieurs points clés qui résument beaucoup de ce qui précède :
#1. Créer un plan de gestion du changement. Un plan de gestion du changement solide permet d'aborder les problèmes récurrents, à commencer par la nécessité de susciter la prise de conscience et le désir, ou de traiter les résistances avant qu'elles n’émergent et se propagent.
#2. Obtenir l'adhésion des groupes concernés. L'amélioration des taux d'adoption exige des efforts intentionnels. Obtenir l'adhésion des cadres supérieurs et impliquer les sponsors est un premier pas. Mais pour que tout le monde adhère au projet et que le changement se répercute à tous les échelons de l’organisation, les managers sont vos meilleurs alliés.
#3. Offrez plus de coaching sur Agile. Souvent, les équipes ne parviennent pas à adopter l'approche parce qu'elles n'ont pas été correctement outillées et qu'elles ont l'impression d'avancer en terrain technique miné.
#4. Appliquer Agile de façon suffisante. Développer une véritable agilité organisationnelle (agile) est une chose. Choisir et mettre en œuvre des méthodologies Agiles spécifiques pour gérer le portefeuille en est une autre (Scrum, Lean, Kanban, ...) [4]. Comme mentionné précédemment, assurez-vous d'appliquer Agile suffisamment. D'après notre expérience, la plus grande difficulté que rencontrent les organisations qui nous demandent de faire de la gestion du changement en Agile tient à leur mise en œuvre trop partielle et fragmentée de la méthode.
Pour en savoir plus sur l'intersection entre conduite du changement et Agile, découvrez toutes nos ressources. Nous avons beaucoup à partager !